La dysgraphie


 

Nombre d’enfants  dont l’un des miens présente une dysgraphie .

Mais qu’est ce qu’est être dysgraphique ?

En quoi cela consiste ?

Y a  t-il des degrés de sévérité ?

Quelles en sont les conséquences ?

Tout autant de question auxquelles je vais vous répondre le plus simplement possible .

 

La dysgraphie

Troubles des apprentissages scolaires: Dysgraphie ou mauvaise ...

D’aprés le neuropédiatre Julian Ajuriaguerra

Est dysgraphique ,l’enfant chez qui la qualité de l’écriture est déficiente alors qu’aucun déficit  neurologique ou intellectuel n ‘explique cette déficience

 

 Différents facteurs peuvent être la cause d’une dysgraphie .

Des facteurs intrinsèques et des facteurs extrinsèques .

 

Un bilan en ergothérapie permet d’ évaluer l’écriture de votre enfant  sur ces aspects intrinsèques qui sont en autres:

-le geste graphique en lui même

– le contrôle moteur

– les aptitudes visuo-spatiales

– la planification du mouvement  etc ..

 

L’ergothérapeute évaluera aussi  l’acte graphique dans son côté qualitatif mais aussi quantitatif  grâce à des bilans standardisés et validés .

 

L’ergothérapeute évaluera aussi les facteurs extrinsèques comme le choix de stylo , du support ( feuille ou autre ) la hauteur de la table et de la chaise .

 

 

Je ne vais pas vous faire un article exhaustif sur le bilan en ergothérapie là n ‘est pas le but de mon article .

Je préfère voir avec vous les problématiques et conséquences d’une dysgraphie dans le cadre scolaire , problématiques rencontrées régulièrement dans le cadre de ma pratique mais aussi  dans le cadre familial au vu des difficultés des miens .

 

Quels sont les symptômes de la dysgraphie et ses conséquences ?

La dysgraphie est un trouble durable et persistant dans l’exécution de l’écriture .

C’est donc un trouble fonctionnel.

Il existe plusieurs sortes de dysgraphie avec :

– une écriture illisible , saccadée , négligée mais rapide

– une écriture soignée lisible mais très lente

– une écriture assez lente et peu précise ou désordonnée

 

 

Bref la dysgraphie se définit donc  selon des critères de vitesse , de lisibilité et de coût cognitif .

Ce coût cognitif est très difficile à évaluer et surtout à quantifier .

 

  • Le coût cognitif  et la fatigue

 

Beaucoup d’enfants , lors de la situation d’écriture présente un coût cognitif assez élevé .

L’écriture n’étant pas systématisée ou automatisée dans le cadre de troubles dys , écrire demande beaucoup de concentration , d’attention .

L’enfant doit réfléchir à la forme des lettres , au sens des lettres , à leur emplacement d’écriture sur la page .

Et tout ça en même temps !!!!

 

Quand on présente un trouble d’apprentissage type dyslexie , dyspraxie mais aussi un trouble déficitaire de l’attention,   faire toutes ces tâches en même temps est impossible .

On appelle cela la situation de double tâche .

Sans compter que l’enfant doit ECOUTER en même temps qu’‘il ECRIT .

Les enfants sont vite  fatigués et on constate une dégradation de l’écriture .

 

Donc en pratique , ça donne des enfants qui ont une écriture lisible le matin ( et encore s’il y a deux évaluations c’est pas sûr) et qui sont illisibles (même par eux ) l’après-midi .

Donc à nous le soir de courir après les cours , les leçons , les documents incomplets .

A nous les prises de tête pour relire le poème à apprendre , sans compter l’état de fatigue dans lequel nos enfants se trouvent .

Et tout ça dans la joie ,la bienveillance et la bonne humeur …..Confused smile

 

En ayant vécu cela avec un des miens , je sais très bien que cette dysgraphie , en plus de ne pas permettre un apprentissage , renvoie l’image à nos enfants d’une certaine incompétence ….d’une estime de soi mise à mal .

 

 

  • Les douleurs musculaires

ou les formes de crispation lors de la situation d’écriture sont aussi un symptôme que rencontrent souvent nos enfants .

La situation de stress majore cette hypertonie musculaire et peut aussi être à l’origine de syncinésies ( comme la crispation de la main secondaire ou des pieds ou de la bouche ..).

Le soir , après 8h de cours , il n’était pas rare que mon fils ait mal à la main et à tout son bras tellement il s’était crispé pendant la journée pour “être dans les clous” en terme de vitesse d’écriture .

Pour pouvoir suivre le rythme demandé , ses cours étaient illisibles , incomplets , brouillons sans plan .

Mais il avait suivi le cours !!!

 

Alors quelles conséquences pour nos enfants ?

 

Tout simplement le fait de ne pas être lisibles , les rends peu évaluables pour leurs compétences .

Soit ils sont illisibles , soit ils ne peuvent pas terminer leurs évaluations car trop fatigués , trop douloureux .

Dans les deux cas ils ne peuvent pas montrer leurs réelles connaissances et sont “handicapés” par ce biais de l’écriture manuscrite qui n ‘est pas pour eux le meilleur outil .

 

Alors quelles aides ?

 

Hormis le fait de rééduquer l’écriture quand les enfants sont plus petits

( primaire ) et de bien revoir la tenue du crayon ( Comment améliorer la tenue de crayon ) , il arrive un moment ou l’acte graphique a beaucoup plus d’effets négatifs que positif .

Soyons bien clair ….je ne suis pas en train de dire qu’il ne faut plus faire écrire  les enfants dysgraphiques , loin de là mais il faut faire la part des choses .

 

Ecrire dans un cadre sans stress,, sans contrainte de temps ou d’exigence de rendu, est totalement possible .

 

Mais dans le cadre de l’exigence de l’école mais surtout  du collège ou lycée où le temps est compté et la prise de note assez rapide , l’enfant dysgraphique ne pourra pas répondre de façon favorable à toutes ces exigences .

Dans le cadre scolaire les enfants seront toujours en situation de double tâche et de surcharge cognitive .

 

Comme l’écrit très bien le Docteur Alain Pouhet

En imposant l’écriture manuelle, on impose de fait la double tâche et on aggrave la fatigue, la lenteur, on organise le déficit d’apprentissage

 

Alors oui des  aides sont possibles mais lesquelles :

 

 

  • Arrêter d’exiger les mêmes efforts que les autres élèves .ou d’écrire plus vite

 

Les enfants dysgraphiques rentrent chez nous le soir plus fatigués physiquement et psychologiquement que leurs amis car ils ont fournis des efforts considérables souvent passés inaperçus.

Il n’y a qu’a regarder leurs cours ou cahiers .

 

  • Favoriser l’oral

 

En plus de lui permettre d’être évalué pour ses connaissances , le passage à l’oral peut améliorer son estime de soi .Alors pourquoi les en priver ?

 

 

  • Diminuer le volume d’écrit

Avec des textes à trous , des photocopies ou de cours numériques disponibles sur les espaces classes

 

  • Donner du temps supplémentaire

 

Valable dans le cadre des enfants dyslexiques ou dyspraxiques par exemple mais peu bénéfique pour les enfants avec un trouble déficitaire de l’attention .

Quand l’enfant ne peut plus focaliser son attention , lui donner du temps  ne lui sert à rien mais diminuer le volume des exercices oui .

On peut évaluer un enfant sur ses compétences avec seulement 2 exercices au lieu de 4 !!!

 

 

  • Le passage à l’ordinateur ( sous réserve de la validation par un bilan d’ergothérapie )

Top 5 des meilleurs logiciels d'aide à l'écriture - Ere Numérique

L’ordinateur  compense bien le geste d’écriture car c’est un acte moteur plus simple mais qui a quand même besoin d’être automatisé.

Ce sujet fera l’objet d’un article beaucoup plus complet dans les prochaines semaines .

 

  • La mise en place de support plus adapté

 

Comme des textes à trous ou des supports lignés moins  chargés . des stylos facilitants .

Ceci a été traité en partie dans un de mes autres articles .

Posture et Ecriture

 

Dyspraxie : l'écriture, le problème majeur – Valérie DUBAND – Coach

 

 

Il faut garder à l’esprit que la reconnaissance précoce d’une écriture non rentable comme dans le cas des enfants dysgraphiques et la mise en place d’alternatives pédagogiques et matérielles adaptées permet , pour la majorité des cas , la spirale infernale de la perte de confiance , la mésestime de soi amenant à l’échec scolaire .

 

 

Au plaisir de vous lire

 

 

 

 

 

 
  
    

4 thoughts on “La dysgraphie”

  • En CP, peut-on déjà parler de dysgraphie? Le trouble de l’attention favorise la dysgraphie ou l’inverse…. quid de l’œuf et de la poule..?????

    • Marielle Zaragoza Certain

      on parle de dysgraphie plutôt vers le CE1 ou CE2 quand l’écriture est un peu automatisée
      Apres c ‘est le TDA qui est « responsable » de la dysgraphie .
      Souvent la dysgraphie est une conséquence plus q’une cause .

  • Bonjour,
    Merci pour cet article très intéressant. En effet, la dysgraphie pose de nombreux problèmes scolaires et de confiance en soi en parallèle des difficultés d’écriture. Le problème est encore peu connu des enseignants qui ne savent pas ni comment aider l’élève ni vers qui l’orienter.
    Il est donc précieux d’avoir des informations pertinentes comme celles proposées sur ce site.
    Gaellehttps://ecriture-dysgraphie.com/

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